Je me souviens… d’une vallée enchantée !

Alors que je viens de troquer mon maillot de bain pour ma tuque en passant des 33°C. de Buenos Aires aux -12°C. de Montréal ( ! ), je retrouve un Québec couvert de son manteau blanc et je me souviens… d’une vallée enchantée ! C’était il y a 2 semaines dans les Sierras de Córdoba.

Vendredi 21 novembre, je retrouve mon frère dans les environs de Córdoba, dans le centre de l’Argentine, et nous poursuivons ensemble ce roadtrip. Pendant quelques jours, nous voulions découvrir et prendre le temps dans cette jolie région montagneuse, nous n’avons pas été déçus ! Un WE prolongé s’annonce pour les Argentins car lundi sera férié (pour fêter la journée de la Souveraineté argentine). Cela nous permet non seulement de trouver rapidement des occasions d’avancer en stop, mais aussi de vivre avec les habitants de la région l’ambiance des fins de semaine au bord du río dans la vallée des Río Tinto et Río Quilpo.

Au programme, avec dans l’air quelques notes de musique et l’odeur de la viande grillé des asados : baignades, repos, lavage du linge (autant profiter de la rivière à proximité !), feux de camps, nuits à la belle étoile et magie des lucioles (grosse pensée pour Gabriella qui vient justement de leur dédier une chanson…) ! Quelques déplacements en marchant pour passer d’un río à l’autre nous ont aussi réservé de belles découvertes au détour du chemin pour remplir nos gourdes ou… manger : une école semblant perdue au beau milieu de la campagne, un bar-restaurant familial, une chapelle, etc.

Voici quelques souvenirs des villages traversés dans ce coin de pays :
Cosquín, où un couple suisse (en visite chez des amis argentins) nous entendant parler français sur le bord de la route nous invite à prendre un verre chez eux : on a l’impression de faire partie de la famille en moins d’1 heure !
La Cumbre, où nous avons partagé une bière avec des Québécois : en passant près de nous, un Allemand nous raconta qu’« au moment de la construction du chemin de fer devant servir le développement du pays, les Anglais avaient choisis de venir s’installer ici, plutôt qu’à Buenos Aires ou Córdoba, car ils avaient trouvé le plus bel endroit ».
Capilla del Monte, où nous nous sommes retrouvés le dimanche matin au cœur d’un rassemblement en plein air de méditation et d’harmonisation des énergies : effet zen garanti ! Cela semblait finalement nous annoncer la suite des découvertes à venir bientôt…

Imaginez… au fond de la vallée… un village de Hobbit… On s’y est vraiment cru un moment ! San Marcos de las Sierras en fait. Voilà donc un petit village où le « nouveau système » fonctionne ! Ici, on vit « au local » et quand on évoque la Pachamama (la Terre mère), on est bien en phase ! Tous les kioscos vendent des produits locaux et bios, presque tous les habitants gagnent leur vie grâce à leur savoir-faire ou artisanat échangés ou vendus sur place, les coop sont reines, les échanges de services ont la vie belle, on se déplace à vélo et à l’heure où tout est fermé (entre 13 et 17h, c’est le rythme habituel du pays), si on ne voit personne sur la place centrale du village, ce n’est pas que les habitants font la sieste, mais que l’heure est plutôt à jamer au bord du río, djembés et guitares tous en chœur ! Quelle énergie !!! Ça se vit et ça se voit !!! Certains arbres ont des formes ou des tailles jamais vus auparavant, la place centrale du village joue vraiment son rôle de rassemblement communautaire et… les sourires s’affichent sur tous les visages ! On cherche à faire connaissance avec toi à partir du moment où on a l’impression de s’être croisé plus d’une fois ! Amis de Sherbrooke, on est bien partis… continuons ! Tout simplement envoûtés par cette belle énergie, nous sommes finalement restés 2 jours à San Marcos, avec en prime une belle promenade à cheval 🙂

Puis Cruz del Eje et Mina Clavero : 2 autres villes par lesquelles nous sommes passées qui nous ont permis de réaliser combien l’art de vivre du précédent village n’avait rien à leur envier… Nous venions de quitter une « bulle » pour retrouver le rythme du modèle encore dominant de notre société : musique amplifiée agressive, routes goudronnées, omniprésence de la télé (et en Argentine, ce n’est pas peu dire !), indifférence des gens… Nous y avons aussi trouvé de jolies vallées faisant la part belle aux cascades et aux rivières.

Après encore quelques étapes en stops et quelques nuits à la belle étoile, nous avons fait un saut en prenant le bus pour la 4ème ville du pays, plus à l’Ouest au pied de la Cordillère des Andes, non loin de l’Aconcagua  (le plus haut sommet des Amériques) et également célèbre pour sa production de vin. Le dimanche matin 30 novembre, nous arrivions à Mendoza.

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